Les informaticiens de l’Éducation nationale pris pour cible - Arrêtons ce dénigrement !
Les graves dysfonctionnements qui ont marqué la reprise de l’enseignement à distance ont donné lieu à toutes sortes de divagations de la part de Monsieur Blanquer, ministre de l’éducation, de la jeunesse et des sports, qui a trouvé des coupables tout désignés, sans investigations, sans preuves : conséquences indirectes de l’incendie d’OVH à Strasbourg , puis pour les ENT, des tuyaux qui relèvent des régions et des départements, ou encore des attaques de l’étranger sur les serveurs hébergeant le site du CNED « Ma classe à la maison ».
On nage dans le déni !
Déni du marasme prévisible qui découle des politiques successives d’externalisation des infrastructures numériques des établissements scolaires vers les collectivités locales, qui font elles-mêmes appel à des sociétés privées, et de l’externalisation de nombre de compétences informatiques vers le privé, au détriment des collègues informaticiens fonctionnaires en poste, ce que le SNPTES ne cesse de dénoncer.
Le SNPTES fait le triste constat que le ministère ne maîtrise plus son système d’information ni ses infrastructures, et n’a pas mis en œuvre les moyens nécessaires pour parer à ce genre de situation, pourtant déjà survenue au tout début du premier confinement. Trop de connexions simultanées et tout s’effondre ! ce n’est pas comme si on ne pouvait pas le prévoir !
Dès lors la tentative est grande de rejeter la faute sur les informaticiens de l’éducation nationale, et le SNPTES est indigné de lire dans une certaine presse à la recherche du scoop à tout va, leur remise en cause.
Ces mêmes informaticiens, dont les compétences et le dévouement ont été loués lors du premier confinement, sont maintenant mis à mal par des propos malvenus. Pour le SNPTES, lire que « les sites pornos ont de meilleurs informaticiens que l’Éducation nationale » est tout bonnement scandaleux ! surtout venant d’un soi-disant « ingénieur informaticien » du privé, qui visiblement méconnaît les rouages de l’informatique de l’éducation nationale.
Le SNPTES ne peut laisser de telles inepties courir sur le net sans se positionner pour défendre les collègues qui au jour le jour, sans les moyens financiers, humains ni techniques adéquats, jouent constamment les pompiers de service au cœur de cette jungle numérique, pour administrer une architecture informatique obsolète d’une ampleur qu’aucune société privée ne connaît, afin de permettre à des millions de personnels enseignants, administratifs et techniques, et à plus de 12 millions d’élèves, de pouvoir se connecter et partager ces connaissances intellectuelles essentielles à notre nation, par un engagement pour le service public qui nous est si cher et subit sans cesse des attaques et une destruction rampante.
Ces donneurs de leçons d’officines privées seraient mieux inspirés de cibler plus précisément notre ministre et les décisions politiques qui réduisent toujours plus, d’année en année, les moyens financiers, humains et techniques indispensables aux informaticiens pour faire fonctionner correctement l’architecture informatique matérielle et logicielle de l’éducation nationale à destination de la communauté éducative, administrative et technique.
Merci donc à ces donneurs de leçons d’officines privées d’orienter plutôt leurs sarcasmes sur cette gabegie monumentale de près d’un demi-milliard d’euros partis en fumée dans le cadre du projet pharaonique Sirhen (Informatique de l'éducation nationale : SIRHEN, chronique d'un échouage annoncé...), due à une mauvaise gestion managériale ministérielle, et dont le SNPTES redoute qu’elle ne se reproduise, notamment avec le programme de Modernisation de la Fonction Financière des 8 000 collèges et lycées publics.
Tout cet argent public aurait été certainement mieux investi pour rénover l’architecture informatique matérielle et logicielle obsolète actuelle, pour créer des postes de fonctionnaires en nombre suffisant dans les services informatiques, ce qui aurait permis aux informaticiens de l’éducation nationale, dont la compétence n’est plus à prouver, de travailler dans des conditions normales, et de rendre un service toujours plus performant pour nos familles et nos enfants.
Le SNPTES tient, à nouveau, à remercier tous les informaticiens tout particulièrement pour leur dévouement et leurs compétences au service de la communauté de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche.
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