Inserm, mise en place des primes de « temps protégé recherche pour praticiens hospitaliers » : le SNPTES-UNSA alerte sur la création d’une catégorie de chercheurs, hors statut, sur-rémunérée
Afin de favoriser la synergie entre le monde de la recherche et celui du soin, l’Inserm a proposé lors du dernier Conseil d’Administration du 07 mars 2022 de mettre en place le dispositif « Temps Protégé Recherche pour Praticiens Hospitaliers ». Ce dispositif, prévu dans le cadre du contrat d’objectif et de performance récemment adopté (le SNPTES s’y étant par ailleurs opposé), prévoit un complément de rémunération versé par l’Inserm correspondant à 30% maximum du salaire de base rapporté à la quotité de temps de travail faisant l’objet de la mise à disposition.
Le SNPTES conçoit que les Praticiens Hospitaliers détenteurs d’une thèse de science puissent apporter une réelle expertise aux unités de recherche. Il est toutefois à noter que les rémunérations des Praticiens Hospitaliers sont déjà au-dessus des salaires des Directeurs de Recherche de classe 2 et même des Directeurs de Recherche hors classe en fin de carrière. La mise en place d’une prime supplémentaire aurait pour effet de créer une catégorie d’emploi non statutaire bénéficiant d’un niveau de rémunération plus élevé que nos propres chercheurs.
De plus, les modalités de sélection des futurs lauréats, leur suivi et évaluation n’est pas clairement défini à ce jour.
Le SNPTES a été le seul syndicat à émettre un avis mitigé sur ce dispositif (nous nous sommes abstenus). En effet nous considérons que dans le contexte actuel de perte de pouvoir d’achat pour nos agents et de non-revalorisation du point d’indice depuis plus de 6 ans, la mise en place de ce dispositif est un signal négatif envoyé aux agents de l’Inserm. De plus, notre direction semble avoir oublié que des praticiens hospitaliers sont déjà détachés non officiellement avec accord du chef de service hospitalier dans certaines unités Inserm. Ces personnels seront naturellement demandeur de cette nouvelle prime. Prime dont le coût, a été évalué par nos instances à 60 000 euros maximum (selon la quotité de temps dédié à la recherche) par Praticien Hospitalier et par an. La totalité du coût de cette prime pourrait être importante et correspond à autant de moyens non déployés à la promotion et au recrutement de personnels statutaires dont nous avons cruellement besoin.
En outre, le SNPTES demande que les candidats soient auditionnés et que leurs travaux soient évalués par les pairs donc en CSS et que la plus-value du PH soit réelle dans l’unité à laquelle il sera associé.
Le SNPTES restera toujours vigilant au fait de ne pas dénaturer le statut de nos personnels au profit « d’initiatives » qui, si elles perduraient, pourraient remettre en cause une partie de nos personnels chercheurs.
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