Projet de formation des futurs enseignants, un cocktail détonnant, mélange de dogmatisme et de provocation !
Le SNPTES dénonce le statut ambigu des lauréats de concours et l’externalisation de la formation
Si pour le SNPTES et la communauté universitaire, il devient plus que nécessaire de rendre plus attractifs les métiers de l’enseignement, cette nécessité n’autorise pas le gouvernement à faire tout et n’importe quoi. Pour le SNPTES, ce n’est pas en changeant de fond en comble, une nouvelle fois, les modalités de recrutement et la formation des futurs enseignants que la baisse des candidatures se réduira comme par magie.
Aussi, lorsque le SNPTES, est consulté notamment sur un projet de décret relatif au recrutement des enseignants, il ne peut que s’étonner de la présence de dispositions éloignées du pragmatisme que l’on attendrait d’un texte destiné à régler un problème -la crise des vocations- mais surtout empruntes d’un certain dogmatisme selon lequel le public, en général, et l’Université, en particulier, ne doivent plus former les lauréats des concours d’enseignant !
Ainsi, le SNPTES ne peut que s’opposer à une disposition de ce projet qui précise que les lauréats des concours suivront leur cursus dans un « organisme de formation ». En effet, cela pourrait signifier, outre le fait que les futurs enseignants ne seront plus formés au sein des établissements d’enseignement supérieur public, que le diplôme de master ne serait plus décerné par les universités, mais par des « organismes de formation » publics ou… privés.
Enfin, le SNPTES dénonce, dans ce projet, la reculade de ce gouvernement quant au statut, en M1, des lauréats de concours puisque ceux-ci sont passés, dans les annonces politiques, d’une rémunération de 1400 euros mensuels à une simple gratification de 900 euros… et d’un statut d’élève fonctionnaire à un simple statut de stagiaire ! Autrement traduit, cela signifie que cette première année, qui suit le recrutement par concours, ne serait pas comptabilisée comme une année de services publics et que des lauréats d’un concours de la fonction publique seraient payés en dessous du seuil de pauvreté. À cela le projet ajoute une ultime contrainte, une fois titularisés nos collègues enseignants auraient une obligation de servir pendant quatre années. Qui pense, réellement plus de trois secondes, que ce type de mesures mettra fin à la crise du recrutement ?
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