CNESER du 8 octobre 2024
Entre accusations déplacées et annonces gouvernementales inquiétantes… le SNPTES et la communauté universitaire finiraient par sombrer dans la nostalgie d’un été sans nouveau gouvernement !
Ce CNESER s’est ouvert en présence du nouveau ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Patrick Hetzel, dans un contexte tendu. Le SNPTES, comme nous toutes et tous, a en effet, découvert progressivement les annonces et les provocations du nouveau gouvernement : futures coupes budgétaires, attaques contre les agents publics (effectifs, temps de travail, etc.) et, cerise sur le gâteau, un recadrage écrit du ministre envers nos directions d’universités accusées, implicitement, de laisser se développer des « manifestations et prises de position de nature politique, en lien avec le conflit au Proche-Orient »… Alors qu’en réalité, un seul établissement, privé, Science Po Paris, a été ces derniers mois, totalement dépassé par la situation. Ailleurs, nos directions et nos collègues ont réussi à faire cohabiter le droit de manifester et la liberté académique tout en veillant, comme à Lille, à éviter toute emprise extérieure. Le SNPTES conteste donc ce recadrage inapproprié de nos collègues présidentes et présidents d’universités !
Le SNPTES profite de ce CNESER pour mettre en garde le gouvernement contre des coupes budgétaires qui toucheraient l’enseignement supérieur et la recherche. Pour le SNPTES, un pays qui n’investit pas dans l’enseignement et la recherche court, très vite, à un déclassement par rapport aux états qui ont choisi de privilégier ces secteurs publics. À court et à moyen terme, une telle politique budgétaire ralentirait la croissance économique ce qui, en définitive, conduirait, faute de développement, à accroître le déficit public… l’exact effet contraire de l’objectif recherché !
Par ailleurs, le ministre a promis un changement de méthode avec un renouveau du dialogue lors de rencontres régulières avec les syndicats pour la recherche de compromis notamment sur les sujets de l’autonomie, de la simplification, du renfort des efforts de recherche, du budget des établissements, des bourses pour les étudiants et enfin la question des rémunérations des personnels et celle de notre capacité à recruter pour remplir nos missions de service public. Si le SNPTES se réjouit de cette volonté de dialogue, il en attend les premiers signes. Aucun nouvel élément dans ce discours peu précis. Quid de la LPR et sa clause de revoyure ? Du budget ? Des moyens pour remplir nos missions ? De l’attractivité de nos métiers ? Ces dossiers ont été soigneusement éludés. Seulement du flou !!
Outre des projets de texte relatifs à des diplômes dont deux BTS (Métiers des services à l’environnement et Construction et aménagement de véhicules) et un master intelligence artificielle appliquée aux enjeux sociétaux (CentraleSupélec), le CNESER a été invité, par le ministère, à donner plusieurs avis relatifs à la création d’établissement expérimentaux :
Ainsi, un premier projet de décret portait sur la création de l’Université de Brest (qui existe déjà...). Il s'agit, en l'espèce de la création d'un nouvel établissement sous la forme d’un EPSCP expérimental avec, pour simplifier, en son sein, un établissement-composante (l’École nationale d’ingénieurs de Brest ENIB). Après consultation de nos délégués locaux SNPTES (ENIB et Université), le SNPTES a approuvé ce projet.
Un troisième projet de décret a pour objet de créer l’Université de Bourgogne-Europe (celle-ci se substituant à l'Université de Dijon) avec, comme établissements-composantes et particularités, une école nationale supérieure d’art ainsi qu'une école supérieure de musique. Après consultation de nos délégués locaux SNPTES (Université de Dijon), le SNPTES a approuvé ce projet.
Enfin, un dernier projet de texte relatif à la création de Toulouse Occitanie Université (se substituant à l'Université Toulouse III) avec comme établissement-composante, cette fois, un établissement privé d'intérêt général (École d'ingénieur de Purpan). Après consultation de nos délégués locaux SNPTES, le SNPTES a décidé de s’abstenir au moment du vote du CNESER. Ce geste fort est motivé ainsi par la section locale du SNPTES lors de l’examen du texte dans les instances de l’Université de Toulouse 3 : « le SNPTES, dans sa volonté de toujours vouloir mettre l’intérêt des personnels au centre des préoccupations, ne rejette pas en bloc ces projets de regroupements, car de la liberté supplémentaire accordée aux acteurs locaux peut émerger potentiellement du mieux pour les personnels (…) ce projet, par son impréparation, par sa précipitation, a raté le coche de proposer un avenir inspirant aux yeux des personnels. Cependant, tenant compte des quelques avancées institutionnelles non-négligeables, et en gage d’espoir dans ce qu’il reste à co-construire, le SNPTES s’abstiendra de voter contre ce projet ».
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