La table ronde intitulée « Le syndicalisme doit-il et peut-il se réinventer ? » nous a permis d’évoquer une multitude de facteurs qui démontrent que le monde du travail connait des évolutions majeures qu’on ne peut ignorer. L’arrivée d’une jeune génération en quête de sens et sensible à des préoccupations nouvelles, comme le développement durable et l’inclusivité sont autant de sujets dont doivent s’emparer les organisations syndicales pour tenter d’impliquer les jeunes travailleurs. Notre force résidera également dans notre capacité à redonner un sens collectif alors que notre société tend vers des comportements de plus en plus individualistes et à impliquer les jeunes dans l’action syndicale en leur confiant des projets précis et définis dans le temps.

Aujourd’hui nous devons également relever le défi de représenter et de nous adresser à des travailleurs plus précaires, indépendants, plus mobiles professionnellement et aussi aux télétravailleurs ce qui bouleverse l’action syndicale, notamment la communication. Nous devons nous saisir des outils numériques (plateformes collaboratives, réseaux sociaux) et réinventer nos modes d’actions. Concernant l’augmentation de la contractualisation dans la fonction publique, il a été soulevé l’importance du volet juridique dans les organisations syndicales, cet aspect va en effet aller grandissant et va demander une réelle expertise de notre part afin de pouvoir défendre des agents qui ne sont pas protégés par le statut de fonctionnaire.

Enfin, nous nous sommes questionnés sur l’éducation au syndicalisme ; en effet quel meilleur remède pour redorer l’image du syndicaliste que de sensibiliser les jeunes comme on peut le faire pour le développement durable ? L’engagement syndical, le dialogue social et les combats menés sont très peu évoqués dans les salles de classe alors que nous bénéficions au quotidien des avancées obtenues par le passé et que cette histoire syndicale est notre histoire commune.

Le challenge est lancé : réinventons nos modes d’action syndicale pour capter les jeunes, les travailleurs plus isolés et précaires. Cultivons ce qui fait notre force : l’esprit collectif ! et n’ayons pas peur de repenser les relations entre les syndicats, car quand bien même des organisations syndicales peuvent avoir des différends et des positions divergentes, elles ne sont pas ennemies pour autant et elles savent unir leurs forces pour faire front ensemble.