Les bibliothèques universitaires et leurs usagers touchés de plein fouet par l’austérité – le SNPTES condamne les autodafés nouvelle génération !
Son budget de fonctionnement ayant été réduit de près de moitié depuis 2023, la bibliothèque universitaire d’Angers (BUA) a annoncé qu’elle renonçait à acheter des livres papier cette année. A la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne, c’est une baisse de plus de 40%, qui se traduit par une restriction des activités et des services, comme le prêt entre bibliothèques, suspendu depuis le 17 février. Face à la diminution des subventions pour charge de service public et le choix des établissements de réorienter malencontreusement, les dépenses ailleurs que sur les crédits documentaires et face aux tarifs de la documentation électronique qui, pour leur part, ne cessent d’augmenter, les bibliothèques se voient contraintes d’opérer des arbitrages entre le financement des ressources destinées à la pédagogie et celles utilisées pour la recherche. Le SNPTES s’insurge contre cette gestion imposée par les directions, qui porte gravement atteinte à la qualité et à la continuité des services rendus aux usagers. Cette situation étant d’autant plus intolérable que les bibliothèques universitaires jouent un rôle essentiel à la fois dans la réussite étudiante et pour le rayonnement de la recherche. Les bibliothèques ont aussi, et peut-être surtout, une fonction sociale : toutes les études menées pendant et après le confinement ont montré l’importance de la bibliothèque en tant que lieu de vie et de convivialité, et cela apparaît plus que jamais d’actualité dans un contexte où les publics étudiants connaissent une précarité grandissante. Le SNPTES s’alarme donc de voir que des BU soient obligées de réduire leurs horaires d’ouverture !
Certains établissements étant plus durement touchés que d’autres par cette austérité budgétaire, le SNPTES dénonce aussi la rupture d’égalité qui se cristallise ainsi entre les publics, étudiants et personnels. Ainsi, ces coupes franches dans le renouvellement des collections et dans la qualité des services publics rendus touchent plus particulièrement les étudiantes et étudiants qui n’ont pas les moyens d’acquérir les manuels nécessaires et celles et ceux pour qui la bibliothèque est un lieu qui se veut largement ouvert et accueillant. Le SNPTES souhaite aussi exprimer son soutien aux personnels des BU qui subissent une dégradation de leur activité et de l’offre de services qu’ils ont œuvré à développer.
Ce renforcement inquiétant des inégalités sociales, spatiales et disciplinaires ne sera pas la seule conséquence des réductions de moyens : le SNPTES souhaite alerter sur le décrochage accéléré des BU françaises vis-à-vis de leurs homologues européens.
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