Transition écologique : le SNPTES est pleinement impliqué au sein de la nouvelle commission spécialisée du Conseil supérieur de l’éducation (CSE)
Une commission sur la transition écologique a été officiellement créée à la suite d’un vote unanime lors du CSE du 3 avril 2024 et annoncée le 4 juillet. Ses objectifs principaux sont de formuler des propositions et de faciliter les échanges sur la transition écologique entre tous les acteurs de l’Education, d’intégrer l’écologie dans les programmes scolaires, avec une approche universitaire, s'appuyant en particulier sur la recherche, d’émettre des avis et de rédiger un rapport sur le calendrier scolaire.
Pour le SNPTES, les questions soulevées par la transition écologique revêtent la plus haute importance et concernent tous nos collègues. C’est pourquoi, en tant que représentant des personnels de l’éducation nationale, le SNPTES s’implique activement aux réunions de cette commission.
Dès le 16 décembre 2024, la prise en compte des spécificités des territoires d’outre-mer a été actée, notamment pour Mayotte, dont les problèmes d’approvisionnement en eau sont récurrents, et ont été aggravés par les ravages du cyclone Chido.
Les différents thèmes abordés et mis à la réflexion au sein de cette commission spécialisée du CSE revêtent les divers aspects des enjeux écologiques pour l’école, chers au SNPTES :
- La qualité de vie des personnels, des élèves, des étudiantes et étudiants
- L’Ecole comme lieu de formation des futurs citoyennes et citoyens (l’éducation au développement durable (EDD) est Inscrite dans le Code de l’Éducation depuis 2013).
- Le réseau des E3D (Établissements engagés dans une démarche de développement durable) : 17,89 % des écoles, 51,67 % des collèges, 42,9 % des lycées
- La généralisation des éco-délégués depuis 2020
- Le lien entre Compétences Psychosociales (CPS) et transition écologique.
A elle seule, la problématique du bâti scolaire et de l’adaptation au changement climatique a fait l’objet de toute la séance du 29 janvier 2025, avec l’audition d’experts :
Mme Magali Reghezza, géographe, maître de conférences habilitée à diriger des recherches, ex-membre du Haut Conseil pour le Climat, de Monsieur Benoît Célié (région Occitanie – Directeur de l’aménagement immobilier) et Monsieur Pascal Weibel (Région Grand Est – Directeur de l’aménagement immobilier et de la maitrise d’ouvrage) qui ont dressé un état des lieux du patrimoine scolaire français.
Mme Reghezza a souligné la nécessité d’une adaptation urgente des établissements scolaires aux effets du changement climatique.
Plusieurs constats clés ont d’ores et déjà été faits :
- Le réchauffement en France atteint déjà +2°C en moyenne depuis 1930.
- La Multiplication des événements climatiques extrêmes : canicules, sécheresses, inondations, submersion des nappes phréatiques, incendies.
- L’Impact direct sur le bâti scolaire : fissures, dégradations, coupures d’électricité, problèmes d’assainissement et d’eau potable.
- Les Menaces sur la santé des élèves et des personnels : hyperthermie, insolation, fatigue, baisse de concentration, risques sur la santé mentale.
- Les écoles, utilisées comme centres d’examen, sont particulièrement vulnérables.
- La nécessité de mieux anticiper et répartir les responsabilités entre ministères, collectivités et établissements.
- L’explosion des coûts de chauffage et d’électricité liés à la crise énergétique, et le manque de financements adaptés.
Parmi les propositions d’adaptation (en tenant compte des spécificités territoriales) :
- En matière d’équipements, l’installation de panneaux solaires, la végétalisation des cours, l’adaptation des infrastructures.
- En matière de santé et sécurité, la mise en place d’un service d’urgence (médecins, psychologues), la réorganisation des horaires scolaires.
- Pour la formation des personnels et la sensibilisation des élèves, l’élaboration de méthodologies spécifiques avec l’aide d’experts.
Initiatives pour réduire la consommation :
- Installation de compteurs intelligents pour surveiller eau et électricité
- Déploiement du photovoltaïque avec un retour sur investissement en 5-6 ans
- Remplacement progressif des éclairages par des LED
- Amélioration du chauffage avec des systèmes ajustables
- Expérimentation de la géothermie pour limiter l’usage de climatisations
Défis et recommandations :
- Aides et Financements de l’Etat, et de l’Europe
- Coordination entre collectivités, établissements et ministères.
- Droit de retrait des personnels en cas de conditions extrêmes.
- Enquête nationale à prévoir pour identifier les établissements les plus à risque.
En conclusion, la commission insiste sur l’urgence d’un plan global pour le bâti scolaire face au changement climatique. Un suivi sera effectué dans les prochains mois pour évaluer les mesures mises en place et leur impact.
Pour le SNPTES, ces nécessaires et urgentes mesures d’adaptation ne se feront pas sans une politique gouvernementale volontariste et l’attribution de moyens conséquents dédiés. Il en va de l’avenir de l’Ecole, des conditions de travail des personnels et conditions d’étude des élèves, et de l’avenir commun.
La prochaine commission spécialisée prévue le 28 mars 2025 abordera les thèmes suivants :
« Espaces à vivre, lieux de réalisation de la transition », « engagement et pédagogie de projet d'établissement, d'école », « cantine scolaire et transition écologique », en lien avec la loi EGalim (loi du 18 octobre 2021 visant à protéger la rémunération des agriculteurs).
Le SNPTES vous tient informés !
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