Réforme de la formation des enseignantes et enseignants : Le SNPTES-UNSA appelle à la prise en compte des revendications légitimes des personnels !
Suite aux annonces de la ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, une réforme de la formation initiale des enseignants de l’Éducation nationale, mais aussi des conseillers principaux d’éducation est de nouveau proposée. Ce projet de réforme est dans les faits pratiquement le même que celui déjà discuté en 2024, mais mis en arrêt suite à la dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier.
Si, face à la perte d’attractivité des métiers enseignants et la chute du nombre de candidates et candidats aux concours, le SNPTES reconnaît la nécessité et l’urgence de faire évoluer le recrutement des enseignantes et enseignants, il alerte aussi sur les nombreuses contraintes et interrogations qui demeurent dans ce projet de réforme. Le SNPTES appelle donc à un réel dialogue social et une réelle prise en compte des revendications légitimes des personnels.
Notamment, le SNPTES souhaite alerter sur les conséquences d’un calendrier extrêmement contraint. La mise en œuvre d’une réforme de la formation initiale des enseignantes et enseignants qui prendrait corps dès la rentrée universitaire 2025-2026 relève d’une véritable gageure pour les personnels des INSPE (Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation). L’urgence à déployer une réforme de la formation des enseignantes et enseignants ne peut se faire au détriment des personnels, en comptant seulement, et une nouvelle fois, sur leur abnégation et leur investissement sans faille. Le SNPTES exige donc que tous les moyens de la mise en place de la réforme soient prévus tant sur le champ de l’Éducation nationale que pour l’Enseignement supérieur. Des moyens nouveaux en ressources humaines dans les universités doivent être envisagés et l’investissement des personnels devra être rétribué à sa juste valeur.
Le SNPTES tient également à rappeler son attachement inconditionnel aux libertés académiques et à l’adossement de toutes formations du supérieur à la recherche. Ainsi, le SNPTES s’interroge sur la volonté de pilotage et de reprise en main des INSPE que le ministère semble manifester. Pour le SNPTES, la gouvernance des INSPE doit rester une gouvernance universitaire et la liberté académique des personnels qui y travaillent intégralement respectée. Pour le SNPTES, le ministère est légitime à définir avec les partenaires sociaux un cahier des charges des profils des enseignants qu’il recrute, mais pas à imposer le détail des contenus de la formation qui relève, lui, de la responsabilité professionnelle des équipes en INSPE. De même, l’adossement de la formation à la recherche est capital et ne peut être remis en question. Entre autres choses, la proximité de la recherche dans la formation est indispensable à une meilleure compréhension d’un monde en crise dont les futures enseignantes et les futurs enseignants auront besoin tout au long de leur carrière.
Sans entrer ici plus en détail des revendications, le SNPTES, comme à son habitude, portera dans un prochain document des propositions pour peser sur cette réforme. Le SNPTES souhaite aussi que ces débats sur la formation des enseignantes et enseignants permettent de poser la question de la formation aux enjeux de développement durable, mais aussi ouvrent très vite le chantier de la formation continue des enseignantes et enseignants. Celle-ci est capitale face aux évolutions que connaît notre société et demande de nouveaux moyens aux universités pour l’assurer à la hauteur des enjeux.
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