Le SNPTES s’oppose à une possible suppression du Hcéres mais appelle à de réelles évolutions
Les débats parlementaires autour du projet de loi de simplification de la vie économique ont conduit à l’adoption d’un amendement portant sur la suppression du Hcéres (Le Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur). D’autres amendements ont été ensuite défendus un temps afin de revenir sur cette suppression du Hcéres avant d’être finalement retirés.
Le SNPTES reste particulièrement circonspect devant la légèreté avec laquelle la représentation nationale s’empare de la problématique de l’évaluation de l’enseignement supérieur et de la recherche, voire même, en vient à douter du lien de cette problématique avec ladite loi. Que les procédures d’évaluation de l’Hcéres soient polluées par un excès de bureaucratie est une évidence. Il y a évidemment matière à simplifier et interroger les processus, à soulager les équipes évaluées, dans les établissements, les formations ou la recherche. Le SNPTES a d’ailleurs régulièrement défendu ses propositions dans ce sens, notamment auprès de la présidence du Hcéres, en particulier pour réduire la charge bureaucratique sur les équipes [cf. Changement des référentiels et procédure d'évaluation des établissements de la vague C par le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres)]. La nouvelle présidente du Hcéres, très récemment nommée, semble avoir pleinement conscience de ces écueils et son programme pour le Haut conseil vise à le rendre plus efficace avec des évaluations moins lourdes pour les personnels. Il serait peut-être utile qu’elle ait une chance de mener à bien ces changements.
Le SNPTES tient également à rappeler que les évaluations du Hcéres respectent le principe fondamental d’une évaluation entre pairs des activités de recherche et de formations. De même, le Hcéres bénéficie du statut d’une autorité publique indépendante qui a son importance dans le contexte actuel de remise en question de la science.
Le SNPTES appelle donc les députés à bien mesurer la portée de leur action législative. L’exemple actuel des États-Unis nous montre les conséquences dramatiques qu’une politique illibérale et obscurantiste peut avoir sur l’enseignement supérieur et la recherche. Alors qu’en France, l’extrême droite reste aux portes du pouvoir, doit-on confier l’évaluation de nos établissements au gouvernement ? Doit-on laisser croire à nos concitoyennes et concitoyens que le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche n’a pas à rendre de comptes ? Le SNPTES répond “non” à ces questions et enjoint les députés à retrouver la sérénité nécessaire pour faire évoluer de manière constructive l’Hcéres. Le SNPTES, de son côté, portera des propositions auprès de Madame Chevalier et participera à la rénovation attendue de l’évaluation de l’enseignement supérieur et de la recherche.
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