Déclaration SNPTES au CNESER du 15 juillet 2015
Monsieur le secrétaire d’État,
Le nouveau CNESER issu des élections va être installé aujourd’hui. Si le SNPTES se félicite de voir enfin l’enseignement supérieur et la recherche traités au même niveau, avec une représentation forte des EPST et des EPIC, nous nous étonnons toujours de voir certaines écoles d’enseignement supérieur ne pas participer à cet exercice démocratique. Exercice démocratique mis à mal, on le voit par la participation très modeste des personnels, par des établissements dont la volonté de mettre en place ces élections laisse à désirer (bureau de vote unique dans des universités multi sites, informations sur le vote par correspondance envoyées après les dates butoirs, listes d’électeurs mélangeant les collèges…).
Ce n’est pas la première fois que les établissements autonomes du supérieur confondent allègrement autonomie et indépendance, il serait grand temps, monsieur le secrétaire d’état, de rappeler à ces établissements leurs devoirs.
La ministre G. Fioraso, qui vous a précédé dans cette fonction, avait, lors de la présentation de la loi ESR le 27 février 2013 devant le précédent CNESER, assuré, je cite, « qu’un protocole d’agenda social sera vu dans le premier semestre 2013 ». Ce protocole a fini par être signé par des organisations syndicales représentatives, dont le SNPTES, en février 2014.
Depuis, son application est resté lettre morte ! Ce n’est pas faute pour le SNPTES d’avoir rappelé à de multiples reprises le ministère à tenir ses engagements. À l’heure actuelle, les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche, mis à mal par des années de restructuration, de lois diverses et variées, n’ont rien vu venir de la part de votre ministère.
Veut-on voir évoluer l’enseignement supérieur et la recherche sans ses personnels ?
L’enseignement supérieur et la recherche doit-il être le seul ministère où rien ne se fait ni se décide pour les personnels ?
Le dialogue social doit reprendre tous ses droits et vous ne pourrez pas échapper à la question de la revalorisation des carrières des personnels de l’ESR.
L’autre grand problème de l’enseignement supérieur et de la recherche est la sanctuarisation budgétaire annoncée depuis 2012 mais mise à mal par les ajustements décidés par Bercy. Le budget de la recherche est en régression, comme vient de le reconnaitre le sénat.
Je vous rappelle les attendus des assises de l’enseignement supérieur et de la recherche ainsi que le rapport de l’OPECST : Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques début 2013, qui préconisaient un financement supplémentaire d’un milliard d’euros par an pendant 5 ans pour maintenir à flot le niveau de notre enseignement supérieur et de notre recherche.
Nous en sommes très loin, nous perdons là le niveau que nous avions et prenons du retard qui sera de plus en plus complexe à rattraper par rapport aux pays qui ont fait le choix de soutenir plus fortement ce secteur. C’est à l’aune des actes et des décisions que vous prendrez, que le SNPTES jugera votre action.
Paris, le mercredi 15 juillet 2015
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