Tribune de Laurent Diez, Secrétaire général du SNPTES
Les personnels de l'éducation nationale de l'enseignement supérieur et de la recherche ont besoin de renouer avec la sérénité !
Si pour le SNPTES, le critère de mutabilité doit demeurer l'un des principes essentiels qui gouvernent l'organisation du service public, cette mutabilité doit être justifiée, dans nos secteurs d'activités, par la nécessité de fournir à nos élèves et étudiants une formation de qualité ; ce principe de mutabilité doit aussi permettre de conserver une recherche publique dont les réalisations participent directement du rayonnement de notre pays. Cependant, ces dernières années cette mutabilité n'est plus gouvernée par aucun principe ou par l'intérêt général, mais est justifiée, essentiellement, par un besoin effréné de réformes le plus souvent liées à des considérations budgétaires (la recherche d'économie !) ou par des considérations dogmatiques.
Ainsi les personnels de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche ont dû faire face à une frénésie, sans précédent, de réformes, de réorganisations, de restructurations, de changements ou de créations de programmes, de mise en concurrence, d'appel d'offres... Pour le SNPTES, ce n'est pas le changement qui pose problème, mais bien les conséquences de cette frénésie de changements.
Prenons, par exemple, l'enseignement supérieur et la recherche qui, en moins de dix ans, a dû entériner, de manière non exhaustive : la loi de programme pour la recherche et la création des Pôles de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) ; la Loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) et la mise en place de l'autonomie des établissements ; la fin des Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) ; l'opération campus ; le crédit impôt recherche (CIR) ; les investissements d'avenir (Idex, Isite, etc.) et les relations avec l'agence nationale de la recherche (ANR) ; une loi sur l'enseignement supérieur et la recherche puis la mise en place de communautés d’universités et d’établissements (COMUE) en remplacement des PRES...
Pour le SNPTES, outre des moyens humains et financiers, nos écoles, collèges, lycées, établissements d'enseignements supérieurs et de recherche et les personnels que nous représentons ont aujourd'hui besoin de sérénité !
En d'autres mots, il est devenu vital de consacrer nos activités et notre énergie à nos raisons d’être - la formation, l'enseignement et la recherche - plutôt qu'à une politique du changement permanent.
Tribune de Laurent Diez, Secrétaire général du SNPTES (publiée par News Tank Education)