Éditorial du journal "Les informations" n° 302
Le 26e congrès ordinaire du SNPTES s’est tenu, à Brest, dans un contexte social particulièrement dégradé. Les grèves perlées à la SNCF, les journées de mobilisation dans la fonction publique et les blocages d’universités rythment le quotidien des usagers des services publics et des personnels qui les font vivre. Le gouvernement porte l’entière responsabilité de ces mouvements sociaux. Comment ne pas s’indigner face à l’absence de dialogue social et au mépris affiché envers les partenaires sociaux qui caractérisent de nombreux membres de ce gouvernement ? Comment ne pas lutter contre des projets gouvernementaux qui, pour des raisons à la fois économiques et idéologiques, cherchent à affaiblir les services publics et à casser le statut de la fonction publique ? Comment ne pas comprendre la colère de la jeunesse qui voit les réformes organisationnelles s’enchaîner, alors que l’éducation nationale, l’enseignement supérieur et la recherche manquent avant tout cruellement de moyens humains et financiers ? Comment aussi ne pas dénoncer le coup bas porté aux retraités au travers notamment de l’augmentation de la CSG ? Alors que le candidat Macron se disait « ni de droite ni de gauche », après un an d’exercice, on peut en conclure qu’il n’est surtout « ni de gauche ni de gauche ». À voir les agissements, notamment de son ministre de l’intérieur et le contenu de son projet de loi « Asile et Immigration », nous sommes même en droit de nous demander, s’il ne marche pas sur les plates-bandes de l’extrême droite, en oubliant un peu vite qu’il doit son élection, à ceux qui justement souhaitaient faire barrage à de tels agissements. Dans le même temps, on découvre avec consternation que des militants venus en aide à des réfugiés sont poursuivis pour ce qu’il est désormais convenu d’appeler des « délits de solidarité ». C’est la raison pour laquelle, le SNPTES se félicite de la décision du Conseil constitutionnel qui citant la devise de la République française « Liberté, Égalité, Fraternité » a précisé que la loi doit se conformer au « principe de fraternité ». Le Congrès de Brest a été l’occasion pour le SNPTES de réaffirmer ses valeurs dont font évidemment partie la solidarité et la fraternité. Ce 26e Congrès marque également le début d’une nouvelle ère. Deux décisions historiques ont été prises, par le Congrès du SNPTES. Tout d’abord notre syndicat change de nom. Il devient le « syndicat national des personnels titulaires et contractuels de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, de la recherche et de la culture ». Le SNPTES acte ainsi sa volonté de dépasser les clivages corporatistes, pour défendre toutes les femmes et les hommes qui constituent la communauté éducative, scientifique et universitaire. Le SNPTES a également décidé de s’affilier à la nouvelle fédération autonome de l'éducation nationale de l'enseignement supérieur et de la recherche (FA-ENESR) dont il est l’instigateur de sa création. Le Congrès a également mandaté la FA-ENESR, pour qu’elle adresse une demande d’affiliation à la fédération autonome de la fonction publique (FA-FP). Cette affiliation a été acceptée lundi 11 juin 2018. Le SNPTES devient ainsi un des membres fondateurs et le principal contributeur de l’organisation chargée des questions relatives à la fonction publique de l’État, la fédération autonome de la fonction publique d’État (FA-FPE). La résolution générale que nous publions en complément de ce journal a été adoptée par notre congrès. Il s’agit d’une synthèse du projet que le SNPTES porte pour la défense et le développement des intérêts des personnels de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, de la recherche et de la culture. Le SNPTES est désormais en ordre de marche, pour affronter une échéance électorale primordiale, les élections professionnelles 2018. Il a pour ambition de renforcer sa représentativité. J’encourage toutes les adhérentes et tous les adhérents à se rapprocher des représentants locaux et académiques du SNPTES, pour participer activement à la campagne électorale et faire voter massivement pour les listes de candidats présentées par le SNPTES. Je ne peux terminer cet édito, sans dire un mot en direction de mon prédécesseur Laurent Diez. Laurent, tes deux mandats ont été riches en émotions de toutes sortes. Ton bilan, tu le sais, est plus que positif. Les adhérents ne s’y sont d’ailleurs pas trompés en approuvant massivement le rapport d’activité. Merci pour ces six ans de travail collectif, avec l’ensemble des militantes et militants de notre organisation. Les personnels de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, de la recherche et de la culture te doivent beaucoup. Merci Laurent. En clin d’œil à nos camarades bretons qui ont assumé la lourde tâche d’organiser ce 26e Congrès ordinaire du SNPTES, je tiens à ponctuer ce premier édito, par un chaleureux Kenavo. /Choisy - Le - Roi, le 17 juillet 2018 /