Réflexions du SNPTES suite au livre blanc publié par le Conseil scientifique du CNRS
Le SNPTES-UNSA partage une grande partie du constat dressé au sein du livre blanc[1] rendu public par le Conseil scientifique du CNRS.
Le SNPTES avait d’ailleurs publié lors des prémisses des concertations en vue de la rédaction de la LPR[2], et en se fondant sur des constats similaires, quelques préconisations pour la simplification du Mille-feuille administratif qui nuit à la fois à la recherche et aux personnels qui chaque jour tentent de repousser les frontières des connaissances.
Constat du renforcement incessant du Mille-feuille administratif qui à chaque « choc de simplification » introduit une nouvelle feuille de complexité, de perplexité et d’anxiété. De nouvelles heures de travail pour toutes et tous qu’elles ou ils soient « administratif », personnels de soutien ou d’appui à la recherche, chercheur ou chercheuse, afin d’appréhender le nouvel outil, la nouvelle procédure ou le nouveau logiciel censé leur faire gagner du temps et simplifier l’exercice de la recherche.
Mais pour simplifier, il faudrait que la nouvelle procédure soit plus simple, qu’elle vienne remplacer un certain nombre d’autres procédures au lieu de s’y ajouter, que le nouveau logiciel ne soit pas bogué et qu’il soit plus intuitif et ergonomique, qu’il soit totalement inter-opérable afin de ne pas avoir autant d’applications à remplir que de tutelles avec les mêmes éléments ou des éléments similaires.
Constat du manque de confiance dans les acteurs de la recherche : chercheuses et chercheurs, personnels ingénieurs et techniciens. Manque de confiance se caractérisant à la fois dans le contrôle à priori, mais aussi par la réduction de la part de la subvention d’État arrivant dans les labos permettant une recherche libre et ambitieuse, permettant la prise de risque et de défricher de nouvelles terres inconnues.
Mais pour inverser le courant, il faudrait investir dans la recherche et ses acteurs en inversant à minima les proportions de financement[3] et exercer un contrôle à postériori. Il est indispensable de rendre du temps à la recherche afin qu’elle puisse faire sens, et non comme actuellement, l’orienter sur le temps court avec une charge administrative sur le temps long : lenteur incroyable dans la prise de décision et la mise en place des contrats ou conventions, dans les procédures d’obtention des appels à projet et dans les processus de valorisation des résultats.
En conclusion, pour s’exprimer pleinement, la recherche a besoin de financements pérennes et d’une administration agile et légère, tout le contraire du système dans lequel elle s’enfonce depuis plus d’une décennie.
Pour le SNPTES, ainsi que nous le déclarions lors du CA du 16 juin dernier[4], il est grand temps de procéder à l’évaluation des mesures et outils mis en place ces dernières années, ainsi que d’améliorer la qualité de vie au travail de l’ensemble des acteurs de la recherche œuvrant dans nos unités et services.
[1] Livre blanc préliminaire sur les entraves à la recherche – Focus « entraves administratives ».
[2] Loi de programmation de la recherche
[3] Actuellement si l’on se réfère au rapport de la CES recherche du CNESER qui a porté notamment sur le financement de la recherche 57% du financement vient des appels à projet et 25% de la subvention d’État.
[4] Déclaration du SNPTES-UNSA au CA du 16 juin 2023 à propos du livre blanc.
Documents numériques (3)
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