CNRS : HCERES une évaluation "très positive", mais... pas vraiment !
Le Président-directeur général du CNRS se félicitait dans sa lettre aux personnels de l’évaluation « très positive » du HCÉRES[1] dans le rapport rendu à la suite de l’évaluation du CNRS réalisée ses 18 derniers mois.
Effectivement le CNRS peut être fier de ses agents titulaires et contractuels (chercheurs, chercheuses et ITA) qui œuvrent aux progrès de la science, à repousser les frontières des connaissances et relever les défis de demain.
Néanmoins, le SNPTES déplore qu’il n’y ait pas un mot sur la partie du rapport qui pointe les problèmes de qualité de vie au travail, de faible accompagnement des agents, de manque de moyens, et, de lourdeurs administratives (Réflexions du SNPTES suite au livre blanc).
Pourtant, ce sont ces derniers facteurs qui actuellement impactent lourdement l’ensemble du personnel du CNRS.
Le problème de la suite ESR-Mission[2] que le SNPTES dénonçait dans son communiqué (CNRS – Notilus : 20 000 lieux sous la mer !) n’est que le sommet de l’iceberg, car il en va de même de nombreuses procédures internes au CNRS qui ne doivent rien dans leur complexité à la fonction publique ainsi que le dit le PDG du CNRS sous forme de dédouanement.
Pour le SNPTES, si le turn-over est important dans nos services, c’est parce que chaque jour et à chaque non-remplacement de poste, la charge de travail de celles et ceux qui restent s’en trouve alourdie et pas seulement parce que le CNRS serait principalement choisi pour la gestion des UMR[3].
Alors certes, le CNRS n’est pas responsable du manque de moyens qui lui sont attribués pour faire de la recherche, pour recruter, pour promouvoir et augmenter les salaires des personnels (Convergence indemnitaire : une fois de plus les personnels des EPST sont oubliés !). Mais il a sa part de responsabilité lorsqu’il s’agit de protéger et accompagner ses agents.
Dans les médias, le gouvernement nous a vanté un budget de l’ESR en hausse, mais lorsqu’on y regarde de plus près, il n’en est rien puisque si on retire de celui-ci les apports de la LPR et du protocole rémunération et carrière soutenus par le SNPTES ainsi que les mesures destinées aux étudiantes et étudiants, mesures fort nécessaires au demeurant, il est en régression.
Pour exemple, lors du CNESER[4] où a été présenté la répartition de ce budget (Loi de finances 2024, malgré quelques avancées obtenues…), et contre lequel a voté le SNPTES, a été présenté la baisse des plafonds d’emploi de nombreux établissements avec pour justification qu’ils étaient loin d’être atteints. Le gouvernement préfère ainsi baisser le nombre d’ouvertures de postes possible plutôt que de donner aux établissements les moyens de recruter les agents qui manquent cruellement à nos établissements et à la recherche publique française.
Le SNPTES sera particulièrement attentif à la traduction des conclusions de ce rapport au CNRS, ainsi qu’au contrat d’objectifs, de moyens et de performance (COMP) 2024-2028 entre l’État et le CNRS ; en espérant qu’il comporte bien un volet « moyens » contrairement au COP 2019-2023.
[1] HCÉRES : Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur
[2] ESR-Mission : Notilus-Etamine-Goelett
[3] Unité mixte de recherche
[4] Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche
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