Plan "bibliothèques ouvertes" : le SNPTES défend un service public de qualité !
Un Plan « bibliothèques ouvertes » vient d'être rendu public par la ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, et le secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche. Sous ce titre, qui stigmatise des bibliothèques qui seraient aujourd’hui “fermées”…, le plan veut favoriser l’extension des horaires d'ouverture des bibliothèques universitaires les soirs, les samedis, les dimanches, et pendant les vacances universitaires, en fixant des objectifs chiffrés pour chacun des 53 établissements déployés sur 480 sites, et pour 40 villes françaises, par un appel à projets.
En regard de cette pression supplémentaire sur des établissements déjà sous pression en termes de moyens, le ministère n’entend financer pendant 3 ans que des vacations étudiantes contingentées et une partie seulement des charges induites.
Malgré l’encouragement d’une certification qualité (démarches Marianne et ISO 9001), la qualité de service ne sera pas au rendez-vous sur ces marges horaires. Les extensions d’horaires de ce plan risquent d’être arbitraires, sans tenir compte de la diversité des situations locales, de la nature et de la variété des missions assumées par les services documentaires, ou de leur réponse aux attentes du public.
Le SNPTES ne peut que répéter les analyses des organismes professionnels : l’extension d’horaires ne peut reposer sur l’emploi étudiant non qualifié et précaire. Les personnels qualifiés, indispensables à l’ouverture des établissements, se verront alors proposer ou imposer sans contrepartie ces nouveaux horaires inusités ; profitant de leur engagement professionnel, leur temps de travail sera encore plus éclaté à la fois sur la journée et sur la semaine, et les vies personnelles seront désorganisées. Les temps de récupération générés seront autant de ponctions cachées sur le travail des sections.
Pour valoriser ces objectifs, le nouveau plan donne les chiffres d’autres pays européens. Ils sont un peu plus favorables : 69 heures, contre 61 heures en France. Le SNPTES demande l’alignement complet et sincère sur ce comparatif: les moyens consentis par ces États pour atteindre ces résultats sont sans commune mesure. Pour des nombres d’usagers comparables, à l’échelle nationale 2 à 3 fois plus d’agents assurent le service en Grande-Bretagne ou en Allemagne. Et les budgets d’acquisition restent nettement supérieurs à ceux de nos universités.
Avant toute nouvelle mesure prise arbitrairement, le SNPTES demande l’évaluation des dispositifs et des expérimentations en cours en France, notamment en termes de rapport entre la fréquentation constatée et les moyens (budgétaires, humains) mis en œuvre.
Faute d’une telle analyse, le SNPTES s’oppose au démantèlement, au niveau ministériel ou par les établissements, de la qualité de service et de la qualité de vie au travail des agents travaillant en bibliothèque et dans les services techniques, informatiques et de sécurité.
Le SNPTES, à l’échelon national comme à l’échelon local, veut défendre et promouvoir un service public de qualité, adapté aux contextes locaux, appuyé sur des moyens suffisants et porté par des personnels qualifiés bénéficiant d’une juste reconnaissance. Toute mesure qui s’écarte de cette vision ambitieuse de nos missions et de nos métiers sera fermement combattue par le SNPTES au Comité technique ministériel (CTMESR), dans les Comité techniques d’établissement, ainsi que dans les Comités hygiène, sécurité et conditions de travail (CHSCT).
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