Une rentrée scolaire sous tension
Mercredi et jeudi, plus d’un million d’enseignants et 12,4 millions d’élèves feront leur rentrée dans 77 000 établissements scolaires. Cette rentrée est la dernière que fait la ministre Najat Vallaud-Belkacem durant ce quinquennat. Si les prochains mois seront ceux des bilans, la rentrée est pour l’heure singulière à plusieurs titres.
- Sur un plan sécuritaire, le gouvernement (dans le cadre d’une collaboration entre les ministères de l’éducation nationale et de l’intérieur) a annoncé tout au long des vacances d’été un ensemble de mesures visant à faire face à un risque élevé d’attentats dans les établissements scolaires.
"Dans le contexte actuel, l’institution scolaire doit développer une culture pérenne de la gestion des risques et de la sécurité", a déclaré Najat Vallaud-Belkacem.
- Les établissement scolaires devront réaliser trois Plan particulier de mise en sureté (PPMS) dont un exercice attentat-intrusion.
- Le ministère de l’intérieur a annoncé un renforcement des forces de sécurité aux abords des établissements. La "surveillance dynamique à proximité des écoles, collèges, lycées et universités sera renforcée par des patrouilles mobiles" en lien avec les polices municipales, a précisé le ministre de l’intérieur.
- Les personnels de l’éducation nationale devraient être davantage formés à la gestion de crise (recteurs et leurs équipes, secrétaires généraux, inspecteurs d’académie).
- Sensibilisation de tous les élèves aux gestes de secours, formation des délégués en collège et lycée au PCS1.
- La prise en charge des élèves en voie de radicalisation.
- La mise en place de l’application SAIP pour « Système d’alerte et d’information des populations » : http://www.interieur.gouv.fr/Actualites/L-actu-du-Ministere/Lancement-de-l-application-mobile-SAIP
Si le SNPTES reconnait que ces mesures sont nécessaires dans le contexte actuel, elles ne sauraient suffire. Une politique plus large de prévention de la radicalisation doit être menée notamment à l’école.
- Sur un plan social, les inquiétudes des personnels restent nombreuses avec la mise en place de la réforme du collège et l’application des nouveaux programmes à tous les niveaux du CP à la 3e.
La mise en place de la réforme du collège est cependant très variable selon les académies et les établissements ; certains conservant des classes bi-langues, les volumes horaires de langues anciennes, d’autres ayant davantage mis en place les EPI et l’AP. À la réticence d’une grande partie des enseignants s’ajoute celle de certains chefs d’établissements. Selon un sondage réalisé par le Web Pédagogique, à 100 jours de la rentrée, 16 % des chefs d’établissements ne souhaitaient pas mettre en place les EPI.
Concernant l’avenir des langues anciennes dans le cadre de la réforme, la ministre dans sa conférence de rentrée du lundi 29 août se félicite des premiers chiffres à sa disposition. 70 % des élèves de 5e se sont inscrits dans l’EPI [1] « Langues et culture de l’Antiquité » (soit 550 000 élèves) et, parmi eux, 20 % suivront l’enseignement de complément. Les enseignants de langues anciennes rappellent que de grandes inégalités existent selon les établissements concernant le volume horaire alloué à cet EPI et son contenu. Enfin, l’enseignement de complément, (lorsqu’il est proposé) l’est à un volume horaire nettement inférieur à celui qui précédait la réforme.
Au lycée, c’est l’augmentation démographique qui pose problème, la génération du « baby-boom » de l’an 2000 continuant d’affluer au lycée. La baisse importante du nombre de redoublements accroit le nombre d’élèves par classe en lycée.
Le SNPTES insiste sur la nécessité de poursuivre les créations de poste afin d’atteindre les 60 000 créations promises sur le quinquennat. Plus globalement, le SNPTES sera vigilant à la situation des personnels dans le contexte de la mise en place des nouveaux programmes et du nouveau collège.
/Élise Marais Chargée de mission Éducation nationale/
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