Etat de l'emploi scientifique en 2018 : le SNPTES inquiet des perspectives d'avenir de l'emploi scientifique dans le secteur public
L’état de l’emploi scientifique en 2018 était à l’ordre du jour du CNESER du 15 janvier 2019. Le SNPTES tient d’abord à saluer la somme de travail effectué par la Direction générale de l’enseignement supérieure et de l’insertion professionnelle (DGESIP) pour ce rapport présenté en séance. Le SNPTES dénonce la chute constatée en 2018 de l'emploi scientifique dans les organismes de recherche et établissement d'enseignement supérieur selon les données recueillies sur les listes lors des élections professionnelles. Dorénavant, le secteur privé pèse pour 60% de l'emploi scientifique. Le SNPTES constate une nouvelle fois la part élevée des personnels sous contrat à durée déterminée (CDD), même si ce chiffre apparaît en recul dans les organismes de recherche et les établissements d’enseignement supérieur. Le SNPTES dénonce la précarisation des personnels de la recherche par la politique de projet de recherches financés sur des laps de temps très court. Le SNPTES remarque que le ratio entre les personnels dit de soutien à la recherche et les personnels de recherche est très bas par rapport aux normes internationales (1 pour 1 généralement). Pour le SNPTES, la chute de ce ratio dans les organismes de recherche (0,85) vient d’un double effet néfaste : baisse des recrutements des chercheurs et personnels ingénieurs et techniciens et de la multiplication intensive des contrats à durée déterminée. Cette baisse n’est pas compensée par les établissements d’enseignement supérieur même si un très léger mieux est constaté (0,35), pour le SNPTES cela est plus dû à une baisse inquiétante des recrutements en enseignants-chercheurs plus que d’une forte augmentation de recrutement de personnels BIATSS. Le SNPTES demande un recrutement fort de personnels titulaires pour rattraper ce retard grandissant. La progression vers une parité femmes-hommes se fait très lentement, mais de meilleure façon dans le secteur public (36,5% de femmes) que dans le secteur privé (20,3%). Après l'obtention d'un doctorat, les femmes accèdent moins facilement à l'emploi que les hommes, mais également moins facilement à l'emploi stable et au niveau de qualification cadre. Leur salaire mensuel net médian est inférieur de 170 euros à celui des hommes. Dans les universités, les femmes réussissent le concours de maîtres de conférences en externe 9 mois plus tard que les hommes. Pour le SNPTES, il n'est que grand temps d'accélérer le mouvement afin d'aller, dans le public comme dans le privé, vers une réelle égalité femmes-hommes. Le SNPTES se félicite du taux d’étudiants internationaux au niveau du doctorat qui représente 40% de étudiants. Ce chiffre est bien supérieur à la moyenne d’autres pays et traduit bien de l’excellence de la recherche française des établissements d’enseignement supérieur et du rayonnement de la recherche française à travers le monde. Le doctorat est une formation à la recherche et par la recherche et une expérience professionnelle. Le SNPTES s’inquiète cependant des dernières mesures gouvernementales sur l'augmentation des droits d’inscription de ces étudiants qui pourrait faire baisser drastiquement ce taux. Enfin, l’insertion professionnelle des docteurs est néanmoins en France seulement de 2 points de plus que celle des diplômés d’un Master par rapport aux 4,4 point de plus en moyenne dans les autres pays de l’UE. Le SNPTES demande que l’effort pour mieux faire connaitre le niveau doctoral auprès des acteurs du monde socio-économique soit renforcé.
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