Enseignement supérieur et Recherche : déclaration préalable du SNPTES, lors de la réunion multilatérale de concertation dans le cadre de la préparation de la réforme des retraites
Madame Frédérique VIDAL, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et Monsieur Jean-Paul DELEVOYE, haut-commissaire aux Retraites ont invité, le 23 octobre 2019, les organisations syndicales représentatives au sein du ministère de l’ESRI, à une réunion de concertation dans le cadre de la préparation de la réforme des retraites.
Le SNPTES était représenté par Fabrice Orel, secrétaire général adjoint du SNPTES, Xavier Duchemin, secrétaire national du SNPTES et Amar Ammour, secrétaire général de la FA-FPE. Vous trouverez ci-dessous la déclaration préalable du SNPTES.
Déclaration préalable du SNPTES
Le SNPTES, organisation la plus représentative du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation, s’interroge sur l’avenir des futurs retraités de ce ministère, avec l’arrivée prochaine d’une retraite par points.
Vous n’êtes pas sans savoir Madame la Ministre et Monsieur le Haut-Commissaire à la retraite, que la faiblesse de la rémunération des personnels de ce ministère pénalisera l’ensemble des personnels exerçant actuellement dans les établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche avec un système de retraite par points.
Que dire de la suppression de la référence aux 6 derniers mois à contrario de la mise en place de points sur l’ensemble de la carrière quand de nombreux collègues ont démarré dans notre ministère sur une grille de catégorie C ou B, et à force de travail et d’ambition pour contribuer à l’amélioration du service public, ont pu accéder par concours ou liste d’aptitude à une grille du niveau supérieur (B ou A). Ces collègues se verront ainsi verser une pension d’un niveau nettement inférieur au moment de prendre leur retraite.
Est-ce là la façon de valoriser l’engagement et le mérite de ces personnels, en les pénalisant au moment de leur départ à la retraite ? Vous pour qui le mérite est si souvent mis en avant dans la communication du gouvernement comme dans celle de la présidence de la République, n’y voyez-vous pas une contradiction criante ? Le SNPTES ne peut accepter qu’un personnel méritant de notre ministère qui a gravi tous les échelons de la hiérarchie pour finir cadre puisse percevoir une retraite d’un niveau inférieur avec le système qui serait mis en place.
Que dire encore de nos collègues chercheurs, enseignants, enseignants-chercheurs ou ingénieurs, qui rentrent à un âge tardif dans leur carrière avec un niveau de salaire qui ne tient pas vraiment compte de leur niveau de diplôme (doctorat), avec un montant indemnitaire très bas et clairement pas à la hauteur de leurs études et de leur investissement pour le service public.
Nous n’oublions pas non plus tous les personnels administratifs, techniques, sociaux et de santé et des bibliothèques qui s’investissent sans relâche pour que l’enseignement supérieur et la recherche soient un pilier de notre pays.
Où est donc la justice de cette réforme si les personnels de ce ministère voient leurs pensions fondre après 2025.
Sans opposer les personnels, au sein de la fonction publique d’État, les montants indemnitaires versés par les ministères sont disparates et injustes. Voici un exemple criant du montant de prime versé dans notre ministère avec la prime annuelle de 900 € pour un chargé de recherche en comparaison de celle, mensuelle de 680 €, d’un adjoint administratif du ministère des Finances (source : circulaire RIFSEEP de la DGAFP). Au passage, le SNPTES revendique ce taux de prime pour l’ensemble des personnels de catégorie C. Cet exemple démontre que le projet de retraite par points est, en l’état, irréalisable, en raison des faibles montants des primes dans l’ESR (comme dans l’éducation nationale). Le SNPTES tient aussi à soulever la question des niveaux de retraites engendrés pour nos collègues contractuels précaires (CDD) ou pas (CDI) qui ne possèdent, pour la plupart, ni primes ni carrière. Ces personnels, qui se multiplient dans les établissements, risquent d’être de plus en plus nombreux vu le manque de financement de la masse salariale et notamment la non-compensation du GVT dans les universités à partir de 2020.
Le SNPTES n’a pas de position dogmatique et reste profondément attaché au maintien d’un système basé sur la solidarité intergénérationnelle grâce au principe de répartition.
Le SNPTES sera à l’écoute des éléments qui seront présentés en séance par le haut-commissaire, mais notre organisation syndicale attend de la part du gouvernement des actes concrets pour que l’ensemble des personnels du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche puissent prétendre à une retraite à la hauteur de ce qui leur est dû.
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